Pour Yoann Charbonnier, la guitare est une vocation. Grâce à celle-ci et à son appétence pour la matière noble du bois, l’artisan décide très jeune, de devenir luthier.
À l’issue du collège, il commence ses études en menuiserie puis en ébénisterie pour se familiariser avec la matière, allant jusqu’au Brevet des Métiers d’Art d’ébénisterie. Par la suite, il intègre l’ITEMM (Institut technologique des métiers de la musique). Cet institut a par ailleurs reçu le Prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main en 2021.
Maître d’Art depuis 2008, Joël Laplane a formé Yoann Charbonnier en tant qu’apprenti (2004) puis en tant qu’Elève de Maître d’Art. Son atelier est labellisé la même année Entreprise du Patrimoine Vivant et celui-ci est conservé lorsque Yoann Charbonnier succède à son Maître en 2013.
Yoann Charbonnier pratique donc la restauration. Ses techniques s’appuient selon une déontologie et des méthodes classiques et traditionnelles, respectueuses de l’instrument et de son histoire. Il utilise des bois anciens qu’il sélectionne et conserve minutieusement. Son travail est toujours réalisé selon une approche contemporaine par une étude acoustique approfondie alliant puissance, clarté et homogénéité. Il recherche également le goût de l’esthétisme qu’il associe à l’optimisation du confort de jeu des futurs musiciens.
L’Atelier Yoann Charbonnier représente tout un héritage. L’histoire commence en 1922 avec la famille Carbonell qui arrive en France d’Espagne, et ouvre un atelier éponyme. Ils y forment des apprentis et notamment Joël Laplane qui reprend l’atelier en 1976. La notion de transmission lui est chère, et d’autant plus lorsqu’il reçoit le titre Maître d’Art Elève. C’est dans ce contexte qu’il forme son élève, Yoann, en partageant l’histoire de l’atelier, ses techniques et sa déontologie. Conscient de cet héritage, Yoann Charbonnier y travaille dans le respect de cette histoire.
En 2020, un incendie détruit presque entièrement l’atelier de Yoann Charbonnier, qui le fait renaître avec effort et combativité. La Fondation Rémy Cointreau l’a accompagné afin qu’il puisse s’équiper de nouveau d’une machine à bois et d’un compresseur, les siens ayant été détruits lors de l’incendie.