SAVOIR-FAIRE DU
La silice, la paraison, le calice, le soufflage ou encore le baccarat, ont tous pour point commun le verre. Ce savoir-faire ancestral est très vaste et contient en lui-même plusieurs spécialités. On distingue selon l’INMA le verrier à la main, le verrier chalumeau, ou encore le verrier décorateur.
Ce matériau est un mélange de plusieurs composants dont la silice, qui est un sable fin et pure. Le mélange de ces composants est ensuite chauffé à des températures allant jusqu’à plus de 1000°C. Une matière visqueuse est obtenue permettant la malléabilité de la matière. Dès lors, le souffleur de verre peut intervenir et souffler à la canne afin de réaliser une pièce à des fins utilitaires ou décoratives. Eve George, souffleuse de verre, s’inscrit dans cette spécialité et élabore des collections d’objets d’intérieur.
Il crée des objets en verre à l’aide d’une canne. A l’extrémité de celle-ci est récolté (cueillé) un peu de ce mélange à base de silice en fusion. En soufflant dans la canne et en la tournant, l’artisan va créer une forme qui deviendra une œuvre ou un objet utilitaire. Cette matière n’oublie jamais le moindre petit choc, on dit que le verre à chaud à une très grande mémoire de forme. Le souffleur doit alors être délicat et maîtriser son geste, afin de ne pas avoir de mauvaise surprise. Il peut, en soufflage, lui donner des couleurs, des motifs ou des textures. Par la suite, il est également possible de décorer le verre avec des techniques de finition (taille, gravure, émaillage, etc.).
Or le verre peut également être manipulé différemment. Au lieu d’être soufflé il peut être travaillé à plat par d’autres artisans verriers. Comme le dirait Jacques Loire, cette spécialité est celle « des passeurs de lumière qui jouent avec les verres de couleur pour animer les espaces intérieurs ». Le verrier peut réaliser des vitraux ou de la peinture sur verre.
La technique du vitrail consiste en la réalisation d’une idée au dessin à échelle réduite, aussi appelé maquette. Celle-ci est par la suite réalisée en grand format à l’aide de verres plats colorés. Chaque pièce du puzzle est découpée à l’aide d’un coupe-verre ou d’un diamant. Puis, elles sont assemblées entre elles grâce au plomb. Cette étape est celle du sertissage. Enfin, la difficulté est la pose du vitrail en fonction du support choisi. Cette étape est un véritable savoir-faire qui varie selon la nature du support : la pierre (églises), le bois ou le béton.
La peinture sur verre constitue également l’une des étapes importantes de la création du vitrail. Celle-ci est subtile et demande une grande maîtrise du geste mais également une grande connaissance des pigments (émaux et cémentations) et des techniques de cuisson.
Oscillant entre ombres et lumières, le vitrail est le nouveau terrain d’expression des jeunes maîtres verriers qui souhaitent proposer des motifs innovants tout en continuant à conserver et restaurer les monuments historiques, partie de notre patrimoine vivant. Marie Grillo s’inscrit d’ailleurs dans cette démarche. Avec son plotter, elle cherche à affiner la précision des pochoirs et obtenir des motifs de sablage d’une grande finesse.
La recherche
Lucile Viaud apporte un autre souffle à ce savoir-faire. Elle n’est pas seulement artisan dans cette spécialité, elle est également une vraie scientifique. En effet, elle crée son propre verre à partir de ressources naturelles. Par ailleurs, son dernier projet consiste en la création d’un four éco-responsable pour la pratique de son métier.