SAVOIR-FAIRE DE LA

GRAVURE DE POINÇONS TYPOGRAPHIQUES

La gravure de poinçons typographiques

La gravure de poinçons typographiques remonte au XVe siècle, lorsque Gutenberg combine des techniques déjà utilisées par les médailleurs (gravure de poinçons et fabrication d’une matrice). Il réussit à mettre au point un moule manuel à fondre les caractères. Cette invention révolutionnaire permet d’obtenir facilement et rapidement des caractères en plomb mobiles, rigoureusement de même hauteur, afin d’imprimer un texte. C’est l’invention de l’imprimerie en 1440 et le départ d’une nouvelle ère de la communication.

La fabrication des caractères mobiles, utilisés dans l’imprimerie, se décompose en trois phases : la gravure d’un poinçon, la frappe d’une matrice et la fonte de milliers de caractères en plomb. Cette technique correspond à la typographie traditionnelle dont le poinçon typographique, pièce unique, est l’élément essentiel de la chaîne.  Le poinçon typographique est une tige d’acier dont l’une des extrémités est arrondie pour centrer la frappe de la matrice. Tandis que l’autre extrémité est polie comme un miroir pour recevoir le dessin de la lettre (vignette, ou lettre gravée, en relief et à l’envers. Ainsi, pour un « R », le graveur taille un « Я ».

La gravure d’un poinçon suit scrupuleusement un certain nombre d’étapes tout aussi importantes les unes que les autres. Il y a la préparation d’un barreau d’acier, le tracé direct ou l’épreuve au noir de fumée. Puis vient l’étape de la gravure à la lime puis à l’échoppe, le contrôle des dimensions extérieures et intérieures à l’aide des calibres puis à l’aide des fumées. En enfin, les retouches à l’échoppe et à la lime, le polissage final ainsi que les traitements thermiques.

Annie Bocel, détentrice de ce savoir-faire

Aujourd’hui, la gravure de poinçons typographiques est un savoir-faire rare qui doit être préservé. On dénombrait en 2016 seulement quatre graveurs en activité à l’échelle internationale. La gravure de poinçons typographiques attire aujourd’hui un grand nombre de professionnels. Graveurs, dessinateurs de caractère, artistes et passionnés sont en quête de redécouverte de ce savoir et de cette technique ancienne.

Annie Bocel est la dernière détentrice de ce savoir-faire. Elle fût l’élève de Nelly Gable, graveur de poinçons typographiques à l’Imprimerie nationale, nommée Maître d’art en 2013.