SAVOIR-FAIRE DE L'

ENLUMINURE

Courte histoire de l’enluminure

L’enluminure est bien ancrée dans notre imaginaire collectif. Lettres en majuscules décorées, livres anciens, scènes religieuses, Moyen Âge, ces idées que l’on se fait de ce savoir-faire sont pourtant bien étriquées.

Dans sa définition, cette spécialité illustre un patrimoine et un héritage riche et séculaire dont les origines remontent bien au-delà de l’époque médiévale. Enluminer, selon notre vieil ami Larousse, signifie « orner un manuscrit, un livre d’images de décors peints ». En outre, l’enluminure est une technique de décoration réalisée dans un ouvrage de manière artisanale. Son objectif est donc d’enjoliver un texte ou un récit grâce à une esquisse colorée par couches superposées d’un mélange de pigments et de colle animale.

Du fait de sa définition, l’enluminure existe depuis l’Egypte antique. Les plus anciennes illustrations de manuscrits auraient été retrouvées dans le Livre des Morts notamment, dont la parution est estimée entre 1700 avant notre ère et 63 de notre ère.

L’apparition du codex perpétue l’histoire de l’enluminure. Né au 1er siècle de notre ère, il est l’ancêtre du livre. Ses pages sont faites d’abord en peau d’ovin, puis en papier. Ces recueils se constituent de textes et d’illustrations, utilisés notamment par les premiers chrétiens pour diffuser leurs textes sacrés. D’ailleurs, au Moyen Âge, l’enluminure arrive à son apogée et devient un véritable atout pour la religion. En effet, les moines l’exploitent pour orner les textes bibliques. Petit à petit, l’arrivée de l’imprimerie étouffe l’enluminure qui se fait plus discrète, sans toutefois disparaître.

Traditionnellement, l’enluminure se réalise sur du parchemin à l’aide de pigments. Aujourd’hui, les artisans s’approprient les techniques classiques et y ajoutent un peu de modernité et d’innovation pour faire revivre ce métier d’art.

 

Sophie Théodose et l’enluminure

Sophie Théodose est soutenue par la Fondation Rémy Cointreau, d’une part pour la maîtrise de son savoir-faire discret et séculaire, et d’autre part pour sa vision innovante du métier. Elle développe le concept d’enluminure nomade. C’est ainsi qu’elle libère son savoir-faire de ses supports d’origine pour l’emmener vers le statut d’objet d’art. Ainsi, elle crée des panneaux décoratifs, des peintures, des vases ou encore des luminaires avec cette technique. Au Salon Révélations 2022, c’est une tête de lit qu’elle expose ! L’artisane est au cœur de l’artisanat d’art et donne un nouveau souffle à son savoir-faire.